L’imagination active, fin de la …

 

La psychanalyse symbolique s’ancre sur le grand œuvre du Soi visant à réaliser la psyché en mandala vivant, réconciliation harmonieuse des contraires. Ce grand œuvre est en action durant toute la vie d’un individu, et il est sans cesse réactualisé. La finalité de la psychanalyse symbolique ne peut donc être de continuer sur un mode linéaire jusqu’à la réalisation ultime de cet objectif qui s’étend sur toute une vie.
Nous l’avons dit, dès la première séance de travail, s’annonce et se prépare déjà la fin de l’analyse et la nécessaire séparation qui devra se vivre entre l’analysant et son analyste. Une psychanalyse symbolique peut en principe s’arrêter lorsque l’analysant s’est enraciné au cours du travail dans une relation personnelle consciente, différenciée, avec le Soi : autrement dit, lorsque l’analysant est en mesure de reconnaître symboliquement les interpellations initiatiques que lui adresse la vie et d’y répondre. Ce moment correspond à l’intégration de la pratique systématique de ce que Jung appelle l’imagination active.
L’imagination active est la voie de méditation que propose Jung pour préparer la fin de l’analyse et l’autonomisation du rêveur par rapport à son analyste.
Elle s’apparente à une forme de «colloque intérieur» ou dialogue symbolique personnel qui s’établit entre le rêveur et les figures inconscientes de la psyché intervenant dans ses rêves.
Il est important de pouvoir discerner les critères d’une pratique juste de cette forme
d’imagination qui n’est pas une dissolution dans l’imaginaire mais une relation personnelle et différenciée avec les symboles vivants de la vie psychique.
La pratique de l’imagination active libère une source de créativité essentielle dans la vie psychique d’un individu.

Avec elle, le sujet peut coopérer lui-même personnellement au grand œuvre du Soi qui cherche toujours à se réaliser et à s’actualiser en lui. Le Soi est devenu alors pour lui consciemment le centre transcendant de sa vie vers lequel il revient toujours, pour s’y ressourcer et y trouver l’énergie de traverser positivement les situations de son existence. L’analysant qui a passé ce cap peut arrêter son analyse. Lorsque ce moment vient, les rêves l’annoncent avec force sans l’ombre d’un doute, interpellant s’il le faut alors cruellement l’analyste qui n’en tiendrait pas compte et voudrait prolonger son influence sur son client, ou celui-ci même, s’il désirerait demeurer encore dans l’ombre sécurisante de son analyste.

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